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Bernadotte
Bernadotte
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Jean-Baptiste-Jules Bernadotte, né à Pau en 1763 est maréchal de France en 1804.
prince de Ponte-Corvo (1806) et roi de Suède et de Norvège en 1818, il mourut en 1844.
Futur procureur au Parlement, Bernadotte suivit des études solides mais courtes, base excellente pour un travail autodidactique qu'il entreprendra plus tard avec un plein succès. Travaillant comme petit clerc chez un procureur, il apprend les bonnes manières qui lui attiraient les suffrages des plus belles femmes.
A la mort de son père en 1780, il décide de s'engager au régiment de Brassac pour connaître l'aventure et libérer sa mère d'une charge trop lourde. Bernadotte est adjudant sous-officier en 1790. La guerre lui assure une rapide promotion. A l'armée du Rhin sous Kléber, le 29 juin 1794 il devient général de brigade, et général de division, le 23 octobre suivant. Passé en Italie en 1797, il est envoyé par Bonaparte présenter au Directoire les drapeaux pris à l'ennemi.
Bernadotte éprouvait pour Bonaparte une admiration involontaire tempérée par la méfiance et l'envie.
Bernadotte fut un modèle de commandement, " Ses troupes, disait Desaix, sont les mieux tenus de l'armée ". Bernadotte avait l'habitude de partager la vie de ses soldats en campagne, ne leur demandant rien d'inutile, son talent d'orateur et son courage faisant le reste.
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Ambassadeur à Vienne de février à avril 1798, médiocre ministre de la guerre du 3 juillet au 14 septembre1799, Bernadotte, séduisant et beau parleur passe alors pour " l'épée " des néo-jacobins en cas de coup d'état mais Sièyes s'arrange pour le faire démissionner. Resté neutre au 18 Brumaire, il est cependant choyé par Bonaparte, car il a épousé Désirée Clary, sa première fiancée et la soeur de la femme de Joseph.
Bernadotte aimait Désirée et fut déçu lorsqu'il apprit qu'elle préférait rester à Paris que de l'accompagner à Stockholm. Désirée connut de nombreuses aventures, gardant ses manières de jeune fille gâtée. Atteint par la mort du Duc de Richelieu, son dernier amant, elle rejoignit Bernadotte en Suède et assagie, devient une bonne Reine aimée par son peuple.
Mis à la tête de l'armée de l'Ouest, pour une mission de pacification, il est compromis par la conspiration des " libelles ", dite aussi " des pots de beurre " montée par le général Simon, son chef d'état-major. Fouché étouffe l'affaire, mais Bernadotte, habile à cacher ses politiques personnelles, est privé de son commandement. L'Empereur le fait maréchal en 1804, prince de Pontecorvo en 1806 grâce à son mariage avec Désirée que Napoléon a aimé durant sa jeunesse. Cette femme a sut protéger son mari des colères de l'Empereur par sa seule présence. Quant à Bernadotte, il ne brille guère sur les champs de bataille : on ne le remarque pas à Austerlitz, il reste inactif à Auerstedt, arrive après la bataille à Eylau, félicite ses saxons alors qu'ils se sont débandés à Wagram, d'où la fureur de Napoléon qui le met à l'écart alors qu'il souhaitait le fusilier sur ses premières intentions. Fouché lui obtient l'armée de l'Escaut à la fin de juillet 1809, mais l'Empereur la lui enlève dès septembre.
Le 21 août 1810, le roi Charles XIII n'ayant pas d'enfant, les états généraux d'Oerebro l'élisent prince héréditaire de Suède. L'Empereur accepte ce choix non sans réticence et avec beaucoup de prudence, ne souhaitant pas froissé son allié russe le tsar Alexandre qui est à l'origine de cette élection. L'Empereur espère seulement tenir un allié solide au nord de l'Europe.
Mais Bernadotte joue avant tout la carte de l'avenir et prend son indépendance vis à vis de l'Empire, ne se considérant plus français. Voyant l'Empire ébranlé, il entre en 1813 dans la coalition contre la France et devient commandant militaire de celle-ci. C'est alors qu'il se révèle enfin un général de talent, battant Oudinot à Gross Beeren (23 août 1813) et Ney à Dennewitz (6 septembre 1813). Il est à Leipzig, mais n'entre pas en France ne voulant pas combattre sur ses terres. Peut-être a-t-il pensé remplacer Napoléon sur le trône. Le tsar Alexandre n'y était pas hostile, car il lorgnait la couronne de Suède pour un de ses neveux. Si l'opération n'aboutit pas Bernadotte obtient au moins la Norvège enlevée au roi de Danemark, ex-allié de Napoléon.
Le 5 février 1818, il devient roi de Suède et de Norvège, sous le nom de Charles XIV. A St-Hélène, Napoléon lui a fait grief d'avoir " donné à nos ennemis la clé de notre politique, de la tactique de nos armées ", cependant, " je puis l'accuser d'ingratitude, non de trahison ". On a prétendu que Bernadotte portait sur la poitrine, tatoués, ces mots : " mort aux rois ". Ses descendants règnent encore sur la Suède.
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