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Davout
Davout
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Louis Nicolas Davout, né à Annoux en 1770 est maréchal de France en 1804.
Duc d'Auerstaedt et prince d'Eckmühl , il mourut en 1823.
Noble de très bonne souche, fils de militaire, d'Avout ou Davout entre comme cadet-gentilhomme à l'école militaire de Paris en 1785 . Rat de bibliothèque, il étudie les philosophes pour parfaire sa culture, tout comme un nommé Bonaparte.
Ardent adepte de la Révolution et entrant dans le clan des ennemis de sa caste, il est mis deux fois aux arrêts à cause de son comportement républicain. Il donne sa démission (1791) et se fait élire lieutenant-colonel des volontaires de l'Yonne, une semaine plus tard, le 22 septembre. Envoyé dans le nord, Davout est à Neerwinden (18 mars 1793), tente en vain d'arrêter Dumouriez presque seul, lorsqu'il passe à l'ennemi.
Envoyé en Vendée, il est fait général de division en juillet 1793, mais refuse cette promotion et démissionne pour se conformer au décret excluant de l'armée les ci-devant nobles.
Il ne reprend du service qu'après l'élimination de Robespierre, à l'automne 1794, et se bat sur le Rhin en tant que général de brigade.
Il s'empare de Mannheim (1795), mais est fait prisonnier à la capitulation de cette vile (18 septembre 1795).
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Echangé peu après, il revient sur le Rhin, attaque Kehl, est à Haslach (14 juillet 1794) s'empare de la correspondance de Pichegru dans le fourgon de Klinglin (21 avril 1797), ce qui permet de découvrir les tractations de celui-ci avec les émigrés.
Présenté par Desaix à Bonaparte dont l'amitié était déjà une recommandation, Davout suit celui-ci en Egypte, où il commande une brigade de cavalerie. Il y participe à la plupart des batailles, aux Pyramides, à Louqsor, à Aboukir. Il repart avec Desaix pour la France, le 3 mars 1800.
Retenu un mois par les anglais à Livourne, il arrive à Toulon le 6 mai. Promu général de division, le 3 juillet, Davout est mis à la tête de la cavalerie de l'armée d'Italie.
Marié à Mlle Leclerc, fille d'un riche marchand, sa femme préférait les longs séjours à la campagne aux agitations de la cour. Bonne épouse et tendre mère, son aspect sévère lassa Davout qui mit les occasions offertes par la guerre à son profit.
Maréchal d'Empire le 19 mai 1804, il doit sa nomination à l'opinion personnelle que Bonaparte avait de ses capacités. Il devient ensuite un des quatre colonels généraux de la Garde Impériale. Davout joue un rôle décisif à Austerlitz, où il commande l'aile droite. Connu pour sa probité, son esprit de devoir et pour la sollicitude pour ses troupes, les autres maréchaux le haïssaient pour sa rudesse et son caractère vindicatif.
C'est encore lui qui décide de la campagne de Prusse de 1806 en soutenant le choc du gros de l'armée ennemie à Auerstedt et en gagnant la bataille, facilitant ainsi la tâche de l'Empereur à Iéna. Napoléon dira : " Le maréchal Davout a eu une affaire superbe, il a battu seul 60 000 prussiens ". En récompense, Davout entre le premier dans Berlin (25 octobre 1806).
Cet homme dont l'esprit du devoir dicte sa conduite livre encore plusieurs batailles victorieuses en Pologne, commande l'aile droite à Eylau où il fit preuve de sa sévérité exemplaire en s'écriant lors de la bataille : " Les braves mourront ici, les lâches iront mourir en Sibérie. " Duc d'Auerstedt (28 mars 1808), gouverneur général du grand-Duché de Varsovie, Davout, menant ses troupes à la baguette ( maintenant une stricte discipline et étant intraitable avec les pillards), s'illustre à nouveau durant la campagne de 1809. Vainqueur à Eckmühl, il entraîne la victoire à Wagram en refoulant l'ennemi avec l'aile droite de l'armée. Napoléon le fait prince d'Eckmühl le 15 août 1809.
Commandant en chef l'armée d'Allemagne depuis le début de 1810, Davout prépare l'invasion de la Russie et déclenche l'offensive. Préférant les solutions de Murat à celles proposées par Davout, Napoléon livre une bataille sanglante et non décisive à la Moskova et emprunte au retour la même route qu'à l'aller, transformée en désert par la guerre.
En 1813, Davout défend Dresde puis s'enferme dans Hambourg, qu'il ne livrera que le 27 mai 1814, sur l'ordre de Louis XVIII. Durant les Cents-Jours, Napoléon veut lui confier le portefeuille de ministre de la guerre. Davout refusant, l'Empereur lui dit : " Je vais vous parler à coeur ouvert. Je laisse, je dois laisser encore croire que j'agis de concert avec mon beau-père l'Empereur d'Autriche. On annonce de tous côtés que l'impératrice est en route avec le Roi de Rome. La vérité est qu'il n'en est rien, que je suis seul, seul en face de l'Europe, voulez-vous m'abandonner ? ". " Sire dit Davout, je n'ai qu'une réponse à faire, j'accepte le ministère. " Davout, ministre du 20 mars au 8 juillet 1815, s'y montra comme partout actif, sévère, ordonné mais impérieux, brutal et vindicatif.
A la restauration, Davout est mis en résidence surveillée à Louviers, mais le roi finit par lui rendre son bâton de maréchal en 1817 et par le faire pair de France (1819). Il s'en suivit une vie paisible mais monotone pour le seul maréchal invaincu de Napoléon. Le nom de Davout figure bien entendu sur l'arc de triomphe.
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