www.chez.com/napoleon1804/
... et son temps.

... et son Histoire.
... et ses guerres.

... et vous(actualités, galerie, lien, forum).

Home.


La campagne d'Egypte (1798-1799)

L'Expédition d'Egypte 19 mai 1798 - 9 octobre 1799

Après les grands succès de la campagne d'Italie de 1796-97, Bonaparte est très populaire. Ce jeune général comprend alors qu'il doit échapper à cette frénésie d'admiration qui peut compromettre le succès de ses plans. Ainsi, évitant le monde politique, il fréquente les savants, les artistes et les écrivains comme Bernadin de St Pierre et David. Mais Bonaparte cherche toujours à détruire ce pays qu'il estime beaucoup : l'Angleterre.

Naguère, Bonaparte s'est renseigné auprès du voyageur Volney sur l'Egypte. Celle-ci soumise à la souveraineté turque, est dirigée par des seigneurs féodaux, les Mamelouks. Pour Bonaparte, la conquête de l'Egypte est un nouveau moyen d'atteindre l'Angleterre en menaçant la route des Indes. De plus il imagine en faire une magnifique colonie pour compenser la perte du Canada et de toutes les colonies arrachées par les anglais. Ce choix est aussi poussé par l'impossibilité de débarquer en Angleterre, le coup étant trop chanceux à cause du manque de matériel. Cette perspective de conquérir l'Orient tel Alexandre exalte l'esprit du jeune général. Ainsi il soumet son plan très rapidement à Barras.
Kleber devant les Pyramides.

Le directeur s'y oppose d'abord. En effet, envoyer 40 000 hommes aux bords du Nil c'est affaiblir l'armée, l'Angleterre ripostera en cherchant des alliés et l'Egypte appartient aux Turcs avec qui la France est en Paix. Bonaparte se défend : l'armée est assez forte pour repousser une attaque improbable, l'Angleterre portera toutes ses préoccupations sur la route des Indes et la Turquie n'exerce qu'une souveraineté nominale sur l'Egypte.

Talleyrand approuve le projet et le Directoire autorise le général à commencer ses préparatifs. Ceux-ci sont menés avec une rapidité incroyable et dans le plus grand secret. Le 19 mai 1798, il s'embarque sur le navire amiral : l'Orient.

L'escadre, nombreuse et lourde, (13 vaisseaux de ligne, 14 frégates et 300 bâtiments de transport) transporte 35 000 hommes et 2000 pièces d'artillerie vers " le sol blanchâtre de l'aride Afrique ". Bonaparte emmène avec lui une cohorte de savants, d'agronomes, d'artistes et écrivains : Monge, Laplace, Berthollet, Geffroy Saint Hillaire, Dénon… Son état-major est composé des meilleurs généraux : Berthier, Kléber, Davout, Murat, Desaix, Lannes, Duroc…

Evitant par miracle à la flotte anglaise de Nelson, Bonaparte s'empare au passage de l'île de Malte et débarque le 1er juillet 1798 au milieu d'une mer en fureur. C'est le point de départ de l'expédition d'Egypte. Mais Bonaparte a de la chance : Nelson, parti à sa recherche à la tête de l'escadre anglaise, a croisé 3 jours auparavant devant Alexandrie et , ne trouvant personne, a poursuivi sa route vers la Syrie.

Sans attendre que l'artillerie soit débarquée, Bonaparte attaque et prend Alexandrie. Le 2 juillet il s'adresse ainsi aux Musulmans : " On dira que je viens détruire votre religion : ne le croyez pas ; répondez que je viens vous restituer vos droits, punir les usurpateurs et que je respecte plus que les Mamelouks. "

La Bataille.


Bonaparte laisse une petite garnison à Alexandrie, envoie prendre Rosette par une flottille qui remontera ensuite le Nil pour rejoindre le gros de l'expédition. Puis, il se dirige sur Le Caire par une marche exténuante à travers le désert. L'extrême chaleur, la soif, le manque de vivre et la dysenterie éprouvent plus cruellement l'armée que les escarmouches avec l'ennemi.

Le 21 juillet, Bonaparte affronte des cavaliers fougueux : les Mamelouks de Mourad-Bey. Formée en carré, l'infanterie française résiste et remporte l'éclatante victoire de la bataille des Pyramides. La légende veut qu'à l'aube de la bataille Bonaparte est dit : " Soldats, songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent. "

Le 25 juillet après un arrêt à Gizeh, les Français entrent au Caire. Bonaparte achève la conquête de l'Egypte quand il reçoit une terrifiante nouvelle le 14 août : Nelson a surpris et détruit l'escadre française le 1er août dans la rade d'Aboukir. 6 000 hommes sont morts et il ne reste que quelques frégates. Les Anglais sont maîtres de la Méditerranée et Bonaparte est prisonnier de sa conquête.

" Eh Bien, dit-il, il faut mourir ici ou en sortir grands comme les Anciens ". Bonaparte décide donc de faire de l'Egypte un véritable Etat capable de vivre par ses propres moyens : " Il faut savoir nous suffire à nous même. L'Egypte est remplie d'immenses ressources ; il faudra les développer. Autrefois l'Egypte, à elle seule, formait un puissant royaume : pourquoi cette puissance ne serait-elle pas recréée et augmentée des avantages qu'assurent avec elles les connaissances actuelles, les sciences, les arts et l'industrie ? "
Bonaparte entre au Caire.

Bonaparte administre le pays avec dynamisme, le tournant vers le progrès : il crée une police, des tribunaux, des hôpitaux, des industries et fonde l'Institut d'Egypte avec ses quatre classes : les mathématiques, la physique, l'économie politique et la littérature et arts. La plus grande avancée est scientifique : la découverte par le commandant Broussard, à Rosette, d'une pierre gravée à la fois en grec et en égyptien permet l'étude des hiéroglyphes.

De plus Bonaparte, par tous les moyens cherche à gagner l'amitié des habitants et demande à ses hommes de s'accoutumer et de s'adapter aux coutumes et de respecter la religion musulmane. Pour cela, il s'instruit lui-même des cérémonies et des rites arabes. Après une conquête militaire, c'est une conquête pacifique : les Français sont aimés.

Cependant suite au désastre maritime d'Aboukir, la Turquie déclare la guerre à la France le 9 septembre 1798. Il ne s'agit plus pour Bonaparte de prendre le chemin de l'Inde après avoir pacifié l'Egypte mais celui de la Syrie pour combattre les Turcs.

Encouragé par la Turquie, l'Angleterre et la Russie, le Sultan appelle les Musulmans aux armes. Une insurrection éclate au Caire, 300 français sont assassinés par des fanatiques. Le lendemain, un bombardement de 6 heures vient à bout des rebelles. Bonaparte a sévèrement réprimé la révolte.

Le 10 février 1799, Bonaparte entre en campagne contre les Turcs. Il part avec 13 000 hommes, Lannes, Kléber et Murat. Après avoir pris au passage El Arich, l'armée occupe Gaza et arrive devant Jaffa le 3 mars. La ville qui est mal défendue est prise le 7 mars. Celle-ci est pillée deux mille soldats turcs sont tués et Bonaparte ordonne de massacrer les 3000 prisonniers et justifie cet acte de cruauté en disant qu'il ne pouvait ni les nourrir, ni les emmener, ni les laisser derrière, disposés peut être à soulever l'Egypte.

Le 19 mars , l'armée est en face de Saint Jean d'Acre, un promontoire puissamment fortifié. Cette place forte est détenu par un émigré, Phélippeaux, ancien camarade de Bonaparte à Brienne et par les excellentes troupes de Djezzar pacha dit Djezzar le Boucher. De plus, ravitaillé par la flotte anglaise, Saint Jean d'Acre nécessite un siège en règle.

Mais Saint Jean d'Acre résiste à tout les assauts français, deux mois durant les français s'obstinent…En vain. Pendant ce temps Bonaparte se porte au secours de Murat et de Kléber engagés contre les Turcs vers Nazareth. Arrivée sur les lieux, il remporte une brillante victoire au Mont Thabor (là où suivant la tradition, Jésus se transfigura à la vue de ses disciples). Le 16 avril au soir, Bonaparte couchait au couvent de Nazareth où les religieux considèrent avec admiration ce petit général qui, en quelques semaines, avait accompli " ce que les Croisades n'avaient pas réussi à faire au prix de centaines de milliers de vies humaines ".

Revenu à Saint Jean d'Acre, Bonaparte s'entête encore. Si la ville tombe, l'Orient est à lui : " Je soulève et j'arme toute la Syrie. J'arrive à Constantinople. Je renverse l'empire turc, je fonde un nouvel grand empire qui fixera ma place dans la postérité et peut-être retournerai-je à Paris par Vienne, après avoir anéanti la maison d'Autriche… " Illusions, mirages car la place ne cède pas.

Napoléon dira plus tard : " Mon imagination est morte à Saint Jean d'Acre. "

Bonaparte se résout à lever le siège et à reprendre le chemin de l'Egypte, c'est son premier échec. La retraite dans le désert fut terrible pour l'armée : le manque d'eau et de vivre, la peste et une chaleur excessive démoralisèrent les hommes.

En passant par Jaffa, Bonaparte visite les pestiférés des hôpitaux français, les toucha ce qui fit grand effet, et dans l'armée le bruit court que l'attouchement du général a rendu la santé, de même que les rois capétiens guérissaient des écrouelles. Dans le même temps on accusa Bonaparte d'avoir fait empoissonner avec de l'opium les pestiférés qu'il ne pouvait ramener…

C'est seulement début juillet que les débris de l'armée atteignent l'Egypte. Mais tout de suite, il doit faire face à un nouveau danger : une armée turque arrive sous la protection des vaisseaux anglais en vue d'Alexandrie. En dix jours Bonaparte rassemble ses troupes, marche sur Aboukir et le 24 juillet il anéantit les turcs à Aboukir effaçant par une victoire au même lieu le souvenir du désastre naval. Kléber, arrivé trop tard pour participer à l'action s'écrit : " Mon général, vous êtes grand comme le monde, mais le monde n'est pas assez grand pour vous ! "
Bonaparte et les Pestiférés.


Pour Bonaparte, cette victoire signifie la sécurité de l'Egypte. Et quand il apprend tardivement, la défaite des armées du Directoire sur le Rhin, la perte de l'Italie, il décide de rentrer en France : " Que peuvent les gens incapables placés à la tête des affaires ? Moi absent, tout devait croules… Ma présence, en exaltant les esprits, rendra à l'armée la confiance qui lui manque, et aux bons citoyens l'espoir d'un avenir meilleur. "

En grand secret, il prépare son départ. Il confie sa conquête à Kléber, le plus populaire de ses généraux qu'il n'aime pas mais qu'il considère comme le plus sage. Le 22 août au soir, il quitte l'Egypte avec ses plus familiers sur deux petites frégates.

Comment va-t-il tromper la flotte anglaise ? La même fortune qui permit son arrivée en Egypte seconde son retour. Le 9 octobre 1799, il remet le pied sur le sol français.

Quant à l'Egypte, elle fut administrer de main de maître par Kléber qui déploya des qualités remarquables d'administrateur. Il battit les turcs une nouvelle fois à Héliopolis (18 mars 1800) ; mais le 14 juin il sera assassiné au Caire par un jeune Syrien fanatique. Son successeur, Menou, bien loin de le valoir, devra capituler devant les forces anglo-turques, et en août 1801, la conquête sera perdue comme Malte l'année précédente.

Conclusion :

Dans la vie de Napoléon, la campagne d'Egypte c'est le romanesque militaire, l'amorce de ce qui aurait pu être une grande entreprise. Alexandre exerce une certaine fascination sur Bonaparte : " L'Europe n'est qu'une taupière ; parlez-moi de l'Orient ! "



Retour à son Histoire.



Tous droits réservés. Ce site a été développé par Pedro.corp2000. Tous droits réservés.
Vous pouvez envoyer vos remarques ou suggestions au webmaster.